plans pour construction amateur La Canoterie, bateaux bois-epoxy canoës, kayaks, canots, yoles, voiliers
Accueil
Contact
Nos Designs
Canoës bois
Kayaks de mer
Yoles voile-aviron
Gréements
Accessoires
Projets spéciaux
Pages Utiles
Expo Patrimoine
Expo Amateurs
F.A.Q.
Agenda bateaux bois
Historique
Architecture
Bibliographie
Liens et adresses
©La Canoterie sarl
Mise à jour :

31 décembre 2012

Questions fréquentes: construction et restauration

Nous avons regroupé ici les questions les plus fréquentes que se posent les amateurs au sujet de la construction, l'entretien, la réparation et la restauration des canoës bois. Toutes les contributions sont les bienvenues (par mel).


Questions

Construction

1- Je recherche des informations sur la construction amateur de canoës, kayaks ou barques en bois ou bois-époxy (plans, budget, technique...)

2- Je cherche à réaliser les sièges de mon canoë en babiche (lanières de cuir tranché de caribou, avec lequel on fait aussi les raquettes à neige), où en trouver et comment faire ?

Restauration

3- Comment restaurer un vieux canoë bois entoilé ?

4- je souhaiterai étanchéifier un canoe entoilé (toile pourrie) avec de la résine epoxy, sachant qu'il existe un léger jour entre certaines lattes de bois (1/2 mm maxi). Dois je obligatoirement poser du tissu de verre ou seule la résine peut faire l'affaire ? Comment lui donner une teinte (rouge) comme sa couleur d'origine?

5- Les vernis marins: Quelle différence y a-t-il entre les vernis à l'huile et les vernis polyurethane ?

6- Je souhaite remettre en état un vieux canoë acajou, cela fait 50 ans qu'il est dans une garage à l'abri du froid et de l'humidité. Il est en très bon était général. Le vernis est un peu craqué. Le bois n'est pas boursouflé. Les parties cuivrées sont recouvertes de vert-de-gris. Je ne sais pas trop les outils dont j'ai besoin, et les matériau... papier de verre, vernis..

7- Je viens de récupérer un vieux canoë en acajou qui est resté dans un jardin pendant de nombreuses années. Son état me parait plutôt correct, pas de membrures ni de varangues cassées. La structure est saine, le bois au ponçage reprend sa couleur d'origine. Ce qui me pose problème ce sont les joints ouverts entre les lattes, le bateau n'est plus étanche. Il manque également quelques clous, la pièce d'étrave est félée. Ainsi dois-je faire tremper le canoë pour que le bois regonfle?
Faut il le stratifier, dans ce cas quels matériaux? Enfin quelle est la manière la plus recommandée pour rénover ce canoë sans trop porter atteinte a son charme ?
- Je possède un canot ancien (1920), à clins en bois (cela va de soi), et je voudrais savoir s’il est possible de le stratifier à l’extérieur pour une meilleure étanchéité et comme protection ? Si cela est possible, que faut il comme matériels et matériaux ? Ou vers quel professionnel me tourner ?

Réponses

Construction

1- Voici plusieurs pistes non exhaustives pour des plans de canoë, kayaks et barques en bois.
- A La Canoterie nous diffusons les plans de nos canoës, yoles voile-aviron et kayak avec tracés echelle 1 et notice de construction détaillée.
- La librairie Le Canotier, à Limoges, diffuse des livres de construction de canoës (canadiens et français) avec cotes suivant plusieurs techniques (bois latté, clins...) et des plans de canoës et kayaks.
- Le chasse-marée, le magasine incontournable des bateaux bois, diffuse des livres de construction de bateaux bois, mais plus les plans, qui sont maintenant disponibles auprès des architectes.
- L'architecte François VIVIER, bien connu de tous les amateurs de bateaux bois, diffuse maintenant à son compte ses fameux plans, des canots voile-aviron aux répliques de bateaux de travail traditionnels en passant par les petits yacht de plaisance ou day-boats.
- L'architecte Jean-François GARRY et son fameux atelier "Lignes d'eau" à Fouras, propose également les plans et kits de ses jolis bateaux de plaisance classique, de l'annexe au petit voilier de croisière.
- L'architecte anglais FISHER a aussi de nombreux plans de canoës, kayaks, et barques en tout genre : www.selway-fisher.com
- L'architecte néo-zélandais John WELSFORD a aussi de beaux plans de barques: www.jwboatdesigns.co.nz

2- Vous voulez réaliser les sièges de votre canoë en babiche, Mr KAUTZ, constructeur amateur, a trouvé le site au Canada qui en fournit:http://fabersnowshoes.com (articles divers de la boutique)
Important: la largeur de babiche a commander pour un siège de canoë est de 3/8 pouce et non 3/16.

Restauration

3- La restauration d'un canoë entoilé consiste à enlever la toile, réparer les cassures éventuelles, et remettre une toile neuve, enfin l'enduire et la peindre, le canoë se retrouve alors comme neuf ! Consultez ici l'album photo d'un réentoilage traditionnel.

4- Vous avez un canoë entoilé dont la toile est pourrie, il faut la remplacer: en effet une résine époxy ou un vernis polyuréthane peuvent étancher le bois, mais pas la coque: la résine est cassante, elle serait incapable de supporter les jeux et micro mouvements entre les lattes. L'ancien entoilage, imbibé de vernis cellulosique et peint à la glycéro, formait une peau souple, résistante et parfaitement étanche. On peut remplacer cet entoilage (voir réponse ci-dessus) , ou bien il est envisageable pour ce type de bateau (contrairement aux tout-bois) de remplacer cette peau avec une stratification en verre-époxy. Avantage: cette peau est rigide, étanche, colle à la coque, et ne pourrira jamais. Elle est aussi assez facile à réparer localement. Inconvénient: le verre-époxy est assez résistant mais dans certains cas plus fragile aux chocs qu'une ancienne toile coton enduit, naturellement souple. Il faut savoir aussi que cette transformation (il ne s'agit plus d'une restauration) est pratiquement irréversible: impossible d'enlever le verre-epoxy autrement que par meulage, et dans ce cas on elève aussi du bois, les têtes de clous, etc... Aujourd'hui les canoës entoilés sur membrures sont encore fabriqués selon une méthode ou l'autre.

Le processus de stratification est le suivant:

-Retirer la quille centrale, le jonc d'étrave, les quilles d'échouage s'il y en a, les listons.
-Retirer l'ancienne toile (dans les zones où elle est collée: décapant chimique, décapeur thermique, en faisant bien attention de ne rien attaquer dessous, ou ponçage). Retirer à cette occasion un maximum des petits clous de fixation de la toile, qui doivent se trouver sous la quille, vers les étraves et sous les listons.
-Poncez soigneusement la coque (grain fin, 120 et plus) pour la rendre propre et lisse.
-Combler les fentes avec de l'enduit époxy épais, chargé de poussière de bois. Le but de cette opération est de rendre la coque étanche avant la stratification époxy, sinon il y aura des coulures de résine à l'intérieur lors de cette stratification. On peut aussi réaliser ce mastiquage de façon plus classique au mastic PU couleur bois, comme sur les tout-bois. Re-poncer et re-enduire jusqu'à l'obtention d'une surface lisse et quasi étanche (les fentes minces entre lattes peuvent subsister), la surface doit être bien dégraissée.
-Stratifier une couche de fibre de verre (sergé 165 à 200 g/m²) à la résine époxy spéciale bois: application au rouleau ou au pinceau, lissage à la spatule (squeegee)
- Lorsque la résine est "amoureuse" (le doigt ne fait plus "filer" la résine, mais les empreintes digitale marquent), passer une deuxième couche de résine (rouleau ou spalter), puis lorsque cette deuxième couche est amoureuse, une troisième.
- Une fois l'époxy bien dur, poncer pour lisser la surface (faire disparaître la trame du tissu), au grain fin (120 à 240), en prenant garde de ne pas attaquer le tissu.
-Passer deux à quatre couches de peinture marine, (polyuréthane ou autre) de la teinte que vous souhaitez.
-Enfin, remonter les quilles, (centrale et d'échouage), listons, que vous aurez au préalable poncées (propreté) et vernies.
-Pour l'intérieur, voyez ce qu'il y avait avant: si c'est du bois huilé (souvent pour les feuillus, comme l'acajou et le frêne), nettoyez à l'essence de térébenthine et imbibez à l'huile de lin. Si c'est du vernis (c'est le cas général, et c'est toujours le cas pour les bois résineux), vernissez après décapage et ponçage, mais pas trop: le vernis n'est jamais complètement étanche, et si de l'eau se glisse quelque part, et qu'elle est "coincée" sous le vernis, elle peut faire pourrir la coque! C'est pour çà qu'il vaut mieux si possible que le bois "respire" un peu par l'intérieur du bateau. Le vernis ou l'huile protègent des UVs, de l'oxydation et limitent les échanges d'eau et d'air, et donc la pourriture et le gonflement ou le séchage excessifs du bois.

5- Les vernis marins classiques contiennent de l'huile de lin et/ou de l'huile de bois tung (plastifiant), une résine (liant filmogène type glycerophtalique à base d'huile modifiée par cuisson, ou alkyde-urethane ou alkyde-phenolique modifié...), un ou des solvants/diluants (qui s'évaporent), un siccatif (accélérateur de séchage), éventuellement des filtres UV. Ils restent souples longtemps et nourissent le bois, grâce à leurs huiles. Exemples chez quelques grandes marques:
- International: leur meilleur est le schooner, très brillant et résistant aux UV mais épais, il doit être fortement dilué.
- Plasticoque: Vernis 1900, plus fluide.
- Durieu (fabricant du rustol, du dilunett, etc...) le système est en deux produits D1+D2: une huile d'imprégnation puis un vernis de finition.
- Le Tonkinois (Joubert) à base d'huile également, couvre en fait une large gamme: vernis tonkinois "original", vernis "Marine n°1", vernis parquets, huiles diverses... Le tonkinois était autrefois phénolique, mais il ne l'est plus. La formulation ayant changé, il est difficile de savoir où l'on en est. Je l'ai utilisé de nombreuses années, en version "original" puis "Marine n°1", appréciant sa fluidité, sa souplesse, sa brillance et sa résistance (même chimique: il résiste à la soude !), mais des changements de siccatif font qu'il est aujourd'hui conseillé de poncer entre chaque couche, à défaut l'adhésion intercouche est mauvaise ou nulle !
- Epifanes: le plus connu de la célèbre marque hollandaise et peut-être le meilleur est le Clear Varnish: huile de bois tung, résine alkyde-phénolique modifiée, filtres UV, ultra brillant.
Tous ces vernis séchant lentement, l'intervalle de surcouchage est de 1 à 2 jours, et il faut compter 4 à 9 couches. Les vernis Polyurethanes monocomposants utilisent une résine polyuréthane pour durcir à l'aide de l'humidité de l'air ambiant et du bois. Il sèchent donc le bois en surface. Plus modernes, ils sont aussi brillants, durables et résistants au UV, et plus faciles d'utilisation car ils sèchent un peu plus vite: on peut passer deux couches par jour, et il en faut 3 au minimum. Par contre sur une longue durée ils risquent de devenir trop rigides et craqueler sur une coque souple. En construction bois traditionnelle, le PU n'est pas recommandé, le vernis marin à l'huile est bien le meilleur. Enfin le PU bicomposant, qu'on utilise sur les bateaux bois-époxy, est le plus dur et résistant aux UV de tous (c'est le vernis des carosseries automobiles), mais ne convient qu'aux constructions modernes et rigides (bois stratifié ou contreplaqué), et surtout pas aux constructions traditionnelles souples.

6- Vous voulez remettre à neuf un vieux canoë acajou. Si aucune pièce de bois n'est pourrie ou fendue, quelle chance est la vôtre ! En effet l'acajou n'est pas imputrescible dans l'eau douce, et les bateaux très utilisés et mal entretenus ont pourri autour de la quille ou au bouchain (partie la plus arrondie de la coque). A l'inverse ceux qui sont restés dans un grenier et qui ont eu trop chaud ont fendu!

Si l'état général est bon, (vérifiez qu'aucune pièce de bois n'est mangée par les vers, qu'il n'y a pas de jour trop large entre les lattes...) il vous suffira de procéder à un décapage soigneux puis à tout revernir.

Pour garder la patine il faut éviter de décaper par ponçage, le grattage arrachera des fibres de bois et sera trop complexe à  l'intérieur, préférez le décapage chimique avec une brosse nylon et des rinçages copieux. Pour cette opération, deux familles de produits existent:
- La soude et les produits à base de soude, dont le fameux "dilunett", de chez DURIEU (la marque qui fait aussi le rustol, le textrol, etc...) que l'on trouve dans tous les magasins de bricolage, et qui est un des plus employés dans le nautisme. Le dilunett, ne décolle pas le vieux vernis mais se mêle aux couches de peinture ou de vernis, les épaissit et les rend solubles à l'eau, et il ne s'évapore pas. Après 1/4h à une heure il n'y a plus qu'à enlever le plus gros à la spatule et brosser en rinçant, çà mousse et tout part, en deux fois au maximum, et les cuivres sont aussi bien décapés au passage. Seul défaut: la soude ayant tendance à noircir le bois, et comme il peut rester du décapant dans les interstices, il faut ensuite neutraliser (net-trol, du même fabricant, c'est de l'acide oxalique en gel), ce qui redonne au bois sa teinte originelle (ainsi que dans les parties grisées) et encore rincer copieusement en brossant: s'il reste de l'acide, le vernis ultérieur peut avoir du mal à sécher, dans ce cas rincer à l'eau de javel puis à nouveau à l'eau pure). Attention toutefois à l'eau: après un premier décapage, le bois n'est plus protégé et il boit l'eau sans retenue. Il risque alors de gonfler éxagérément, ce qui force sur les rivets et les membrures en comprimant les virures de bordé. Avant un deuxième décapage si il reste des traces, il vaut mieux laisser sécher une semaine, ou supprimer les dernières traces par grattage. Attention également, le vernis "tonkinois" est insensible à la soude. La soude attaque l'aluminium, et donc certains rivets et joncs ou autres ferrures: à bien examiner avant.
- La plupart des autres décapants du commerce, à base de produits très volatils (et à ne pas respirer !) comme le chlorure de méthylène décollent le vernis ou la peinture, et il faut ensuite enlever les couches décollées à la spatule, puis gratter si besoin. Il est donc plus difficile d'enlever le vernis entre les membrures, mais on peut utiliser de la laine d'acier n°2 (grandes surfaces de bricolage) pour cela. Par contre ces décapants ne noircissent pas le bois, et les meilleurs viennent à bout du tonkinois. Les décapants volatils présentent l'avantage par rapport aux décapants en gel de ne pas ajouter de matière à enlever.

Votre bateau avait peut-être du mastic dans les joints entre les lattes: on utilisait beaucoup du mastic à l'huile de lin, genre mastic vitrié dilué. En général ce mastic est sec et fendu, il faut donc l'enlever. Vous pouvez le remplacer par le même genre de mastic couleur acajou, ou mieux du mastic d'étanchéité sunthétique couleur bois, qui restera souple longtemps et constituera un excellent calfatage des joints un peu ouverts. Le MS Polymer présente une bien meilleure adhérence sur tous les matériaux, dont le bois, que le polyurethane, c'est donc ce que l'on utilisera de préférence. Le bois doit être bien propre et sec avant application. Attention: n'utilisez surtout pas de silicone, vous ne pourriez plus revernir. Exemples de mastics:
- Polyurethane: sikaflex marine 291 dans les magasins d'accastillage ou Pro 11 FC dans les magasins de bricolage-matériaux
- MS Polymer: Bostik (MS107 ou Simson 007)

Reste ensuite à revernir, après un ponçage très léger au papier fin (>240), avec un vernis marin traditionnel à l'huile (évitez le polyuréthane, ç'est un peu trop rigide à la longue pour ces constructions traditionnelles où le bois gonfle et se rétracte): 1ère couche très diluée, ou traitement fongicide, puis couches suivantes suivant le système utilisé (voir les notices: certains vernis doivent être très dilués, d'autres non).

Attention à l'humidité du bois: vernir un bois trop sec conduira à des problèmes lorsque le canoë sera à l'eau: le bois gonflant chassera le vernis des joints. Vernir un bois trop humide conduira à une mauvaise adhésion du vernis, et à l'inverse des craquellements de joints au séchage (un vernis est toujours un peu poreux à la vapeur d'eau). Votre bateau ayant été abondamment humidifié lors du décapage, attendez quelques semaines avant de vernir, il doit avoir l'humidité d'une menuiserie extérieure, celle à laquelle il a été utilisé lors de la construction du canoë (12% en moyenne), celle à laquelle il est suceptible de rester lors de son stockage.

7- Faut-il - peut-on - stratifier à l'epoxy un canoë tout bois ? Si le bateau prend l'eau, il y a de multiples raisons possibles, et la solution est au cas par cas.

Souvent dans ces bateaux traditionnels, lors de la mise à l'eau le bois doit gonfler un peu au niveau des petites fuites pour avoir une étanchéité satisfaisante. Cela dit, c'est un lieu commun pas toujours exact: un bateau en bon état, bien jointoyé et bien vernis ne prend pas l'eau, ou pas plus qu'un verre d'eau. Et trop de gonflement peut faire trop gonfler les virures (lattes longitudinales de la coque) et provoquer des cloques et des fissures, ou des décollements entre virures et membrures, forçant sur les rivets en arrachement et pouvant fissurer les membrures. Le vernis est là aussi pour limiter l'imprégnation d'eau et ces gonflements excessifs qui finissent par ouvrir les joints.

Si les joints entre virures sont desserrés au niveau des feuillures (joints à mi-bois entre virures), et si le bois est sain, il faut les resserrer en re-rivetant les clous existants ou avec de nouveaux clous. On peut aussi jointoyer (au delà de 0,5mm de largeur de joint, en dessous c'est inutile le vernis suffira) avec du mastic vitrier un peu assoupli à l'huile de lin, ou mieux avec du mastic-colle synthétique marron (voir #6), qui reste souple longtemps.

La stratification d'un tout bois est généralement déconseillée: cela alourdit le bateau, et la stratification externe ne suffit pas à bloquer la dilatation du bois, qui s'humidifie par l'intérieur ou au contraire sèche, suivant les conditions de stockage. Le bois, souvent un feuillu massif et épais (6-7mm, acajou ou Pin d'Oregon) impose sa dilatation, il y a alors des décollements de strate qui se produisent au niveau des joints. Dans le cas de l'acajou, la rétention d'eau peut même provoquer de la pourriture. Pour les canoës bois-entoilés, c'est différent car le bordé est deux fois plus fin (3mm) et tendre (résineux léger), une stratification peut effectivement bloquer les dilatations. Même chose, en pire, pour la simple imprégnation époxy, à moins d'en tartiner exagérément extérieurement et intérieurement, mais alors le bateau ne prends pas 5 mais 10 kg ! De plus l'application d'époxy est irréversible.

Ceci dit l'époxy se justifie dans des cas bien particuliers: si une pièce de bois est pourrie ou fendue, on peut l'imprégner ou respectivement la recoller à l'époxy (respectivement résine et colle). Un bateau complètement pourri peut aussi être "sauvé" par une stratification, si les seules alternatives sont la déchèterie, le feu ou la jardinière, même si cela finit de faire pourir le bois. Si la pièce d'étrave est fêlée et non cassée, elle peut être recollée à l'époxy. Il est ainsi souvent préférable de traiter localement à l'époxy (collage ou imprégnations) pour redonner de la cohésion à une pièce abîmée difficile à changer (ex étrave interne) pourrie ou fendue. Dans les cas où il faut laisser libre la dilatation du bois, on préfèrera le mastic-colle marron, le même que pour le jointoyage, moins résistant que l'époxy mais souple.

Pour conclure, une bonne restauration consiste en général a effectuer un décapage, réparer ou remplacer les pièces de bois cassées, jointoyer, puis revernir au vernis à l'huile, le résultat sera beau, durable et étanche pour quelques années, ce qui vaut bien les efforts consentis !

NB: Le chauvière présenté dans la galerie du patrimoine a été stratifié à La Canoterie. Il ne s'agit pas d'une restauration hérétique mais d'une transformation, demandée par le client: en effet après décapage, et collage et rerivetage des virures cassées, fendues ou cloquées, une stratification externe a été réalisée. Ensuite, toutes les membrures ont été retirées, l'intérieur poncé, puis stratifié comme pour un canoë moderne en petites lattes stratifiées, la cohésion pendant ce travail étant réalisée par la strate externe. Il va de soit que les pontets et longerons avaient été retirés, puis qu'ils ont été remis en place après la stratification interne, avec des petits rectangles de bois de 5 mm écartant les plats bords de la coque (en remplacement des membrures). Ce travail est donc parfaitement cohérent avec ce qui est expliqué plus haut, car ici la coque devient vraiment une coque bois-époxy, un sandwich composite étanche, rigide et léger. Cela dit je ne conseille à personne de le faire, c'est un travail de fou (surtout l'enlèvement des membrures !) Pour la petite histoire, c'est comme cela que le procédé dit "petites lattes stratifiées" a été inventé dans les années 70 en amérique, des compétiteurs imaginatifs essayant de remplacer leurs membrures de canoës par une strate interne, l'extérieur étant déjà stratifié. Le résultat était plus léger et plus rigide !