| Questions
        fréquentes: construction et restaurationNous avons
        regroupé ici les questions les plus fréquentes que se posent les amateurs au sujet de la
        construction, l'entretien, la réparation et la restauration des canoës bois. Toutes les
        contributions sont les bienvenues (par mel). 
 QuestionsConstruction1- Je recherche des informations
        sur la construction amateur de canoës, kayaks ou barques en bois ou bois-époxy (plans,
        budget, technique...) 2- Je cherche à réaliser les sièges de mon canoë en
        babiche (lanières de cuir tranché de caribou, avec lequel on fait aussi les
        raquettes à neige), où en trouver et comment faire ? Restauration3- Comment restaurer un vieux canoë bois
        entoilé ? 4- je souhaiterai étanchéifier
        un canoe entoilé (toile pourrie) avec de la résine epoxy, sachant qu'il existe un
        léger jour entre certaines lattes de bois (1/2 mm maxi). Dois je obligatoirement poser du
        tissu de verre ou seule la résine peut faire l'affaire ? Comment lui donner une teinte
        (rouge) comme sa couleur d'origine? 5- Les vernis marins: Quelle différence y a-t-il
        entre les vernis à l'huile et les vernis polyurethane ? 6- Je souhaite remettre en état un
        vieux canoë acajou, cela fait 50 ans qu'il est dans une garage à l'abri du froid et
        de l'humidité. Il est en très bon était général. Le vernis est un peu craqué. Le
        bois n'est pas boursouflé. Les parties cuivrées sont recouvertes de vert-de-gris. Je ne
        sais pas trop les outils dont j'ai besoin, et les matériau... papier de verre, vernis..
 7- Je viens de récupérer un vieux canoë en acajou qui est resté dans
        un jardin pendant de nombreuses années. Son état me parait plutôt correct, pas de
        membrures ni de varangues cassées. La structure est saine, le bois au ponçage reprend sa
        couleur d'origine. Ce qui me pose problème ce sont les joints ouverts entre les lattes,
        le bateau n'est plus étanche. Il manque également quelques clous, la pièce d'étrave
        est félée. Ainsi dois-je faire tremper le canoë pour que le bois regonfle?
 Faut il le stratifier,
        dans ce cas quels matériaux? Enfin quelle est la manière la plus recommandée pour
        rénover ce canoë sans trop porter atteinte a son charme ?
 - Je possède un canot ancien (1920), à clins en bois (cela va de soi),
        et je voudrais savoir sil est possible de le stratifier à lextérieur pour
        une meilleure étanchéité et comme protection ? Si cela est possible, que faut il
        comme matériels et matériaux ? Ou vers quel professionnel me tourner ?
 RéponsesConstruction1- Voici plusieurs pistes non exhaustives pour des plans de canoë, kayaks et barques en
        bois.- A La Canoterie nous diffusons les plans de nos canoës, yoles voile-aviron et kayak avec
        tracés echelle 1 et notice de construction détaillée.
 - La librairie Le Canotier, à Limoges, diffuse des
        livres de construction de canoës (canadiens et français) avec cotes suivant plusieurs
        techniques (bois latté, clins...) et des plans de canoës et kayaks.
 - Le chasse-marée, le magasine incontournable des
        bateaux bois, diffuse des livres de construction de bateaux bois, mais plus les plans, qui
        sont maintenant disponibles auprès des architectes.
 - L'architecte François VIVIER, bien connu de
        tous les amateurs de bateaux bois, diffuse maintenant à son compte ses fameux plans, des
        canots voile-aviron aux répliques de bateaux de travail traditionnels en passant par les
        petits yacht de plaisance ou day-boats.
 - L'architecte Jean-François GARRY et son fameux
        atelier "Lignes d'eau" à Fouras, propose également les plans et kits de ses
        jolis bateaux de plaisance classique, de l'annexe au petit voilier de croisière.
 - L'architecte anglais FISHER a aussi de nombreux plans de canoës, kayaks, et barques en
        tout genre : www.selway-fisher.com
 - L'architecte néo-zélandais John WELSFORD a aussi de beaux plans de barques: www.jwboatdesigns.co.nz
 2- Vous voulez réaliser les sièges
        de votre canoë en babiche, Mr KAUTZ, constructeur amateur, a trouvé le site
        au Canada qui en fournit:http://fabersnowshoes.com
        (articles divers de la boutique)Important: la largeur de babiche a commander pour un siège de canoë est de 3/8 pouce et
        non 3/16.
 Restauration3- La restauration d'un canoë
        entoilé consiste à enlever la toile, réparer les cassures éventuelles, et
        remettre une toile neuve, enfin l'enduire et la peindre, le canoë se retrouve alors comme
        neuf ! Consultez ici l'album photo d'un réentoilage traditionnel. 4- Vous avez un
        canoë entoilé dont la toile est pourrie, il faut la remplacer: en effet une
        résine époxy ou un vernis polyuréthane peuvent étancher le bois, mais pas la coque: la
        résine est cassante, elle serait incapable de supporter les jeux et micro mouvements
        entre les lattes. L'ancien entoilage, imbibé de vernis cellulosique et peint à la
        glycéro, formait une peau souple, résistante et parfaitement étanche. On peut remplacer
        cet entoilage (voir réponse ci-dessus) , ou bien il est envisageable pour ce type de
        bateau (contrairement aux tout-bois) de remplacer cette peau avec une stratification en
        verre-époxy. Avantage: cette peau est rigide, étanche, colle à la coque, et ne pourrira
        jamais. Elle est aussi assez facile à réparer localement. Inconvénient: le verre-époxy
        est assez résistant mais dans certains cas plus fragile aux chocs qu'une ancienne toile
        coton enduit, naturellement souple. Il faut savoir aussi que cette transformation (il ne
        s'agit plus d'une restauration) est pratiquement irréversible: impossible d'enlever le
        verre-epoxy autrement que par meulage, et dans ce cas on elève aussi du bois, les têtes
        de clous, etc... Aujourd'hui les canoës entoilés sur membrures sont encore fabriqués
        selon une méthode ou l'autre. Le processus de stratification est le suivant:  
          -Retirer la quille centrale, le jonc d'étrave, les quilles d'échouage
          s'il y en a, les listons.-Retirer l'ancienne toile (dans les zones où elle est collée: décapant chimique,
          décapeur thermique, en faisant bien attention de ne rien attaquer dessous, ou ponçage).
          Retirer à cette occasion un maximum des petits clous de fixation de la toile, qui doivent
          se trouver sous la quille, vers les étraves et sous les listons.
 -Poncez soigneusement la coque (grain fin, 120 et plus) pour la rendre propre et lisse.
 -Combler les fentes avec de l'enduit époxy épais, chargé de poussière de bois. Le but
          de cette opération est de rendre la coque étanche avant la stratification époxy, sinon
          il y aura des coulures de résine à l'intérieur lors de cette stratification. On peut
          aussi réaliser ce mastiquage de façon plus classique au mastic PU couleur bois, comme
          sur les tout-bois. Re-poncer et re-enduire jusqu'à l'obtention d'une surface lisse et
          quasi étanche (les fentes minces entre lattes peuvent subsister), la surface doit être
          bien dégraissée.
 -Stratifier une couche de fibre de verre (sergé 165 à 200 g/m²) à la résine époxy
          spéciale bois: application au rouleau ou au pinceau, lissage à la spatule (squeegee)
 - Lorsque la résine est "amoureuse" (le doigt ne fait plus "filer" la
          résine, mais les empreintes digitale marquent), passer une deuxième couche de résine
          (rouleau ou spalter), puis lorsque cette deuxième couche est amoureuse, une troisième.
 - Une fois l'époxy bien dur, poncer pour lisser la surface (faire disparaître la trame
          du tissu), au grain fin (120 à 240), en prenant garde de ne pas attaquer le tissu.
 -Passer deux à quatre couches de peinture marine, (polyuréthane ou autre) de la teinte
          que vous souhaitez.
 -Enfin, remonter les quilles, (centrale et d'échouage), listons, que vous aurez au
          préalable poncées (propreté) et vernies.
 -Pour l'intérieur, voyez ce qu'il y avait avant: si c'est du bois huilé (souvent pour
          les feuillus, comme l'acajou et le frêne), nettoyez à l'essence de térébenthine et
          imbibez à l'huile de lin. Si c'est du vernis (c'est le cas général, et c'est toujours
          le cas pour les bois résineux), vernissez après décapage et ponçage, mais pas trop: le
          vernis n'est jamais complètement étanche, et si de l'eau se glisse quelque part, et
          qu'elle est "coincée" sous le vernis, elle peut faire pourrir la coque! C'est
          pour çà qu'il vaut mieux si possible que le bois "respire" un peu par
          l'intérieur du bateau. Le vernis ou l'huile protègent des UVs, de l'oxydation et
          limitent les échanges d'eau et d'air, et donc la pourriture et le gonflement ou le
          séchage excessifs du bois.
 5- Les vernis marins
        classiques contiennent de l'huile de lin et/ou de l'huile de bois tung (plastifiant), une
        résine (liant filmogène type glycerophtalique à base d'huile modifiée par cuisson, ou
        alkyde-urethane ou alkyde-phenolique modifié...), un ou des solvants/diluants (qui
        s'évaporent), un siccatif (accélérateur de séchage), éventuellement des filtres UV.
        Ils restent souples longtemps et nourissent le bois, grâce à leurs huiles. Exemples chez
        quelques grandes marques:- International: leur meilleur est le schooner, très brillant et résistant aux UV mais
        épais, il doit être fortement dilué.
 - Plasticoque: Vernis 1900, plus fluide.
 - Durieu (fabricant du rustol, du dilunett, etc...) le système est en deux produits
        D1+D2: une huile d'imprégnation puis un vernis de finition.
 - Le Tonkinois (Joubert) à base d'huile également, couvre en fait une large gamme:
        vernis tonkinois "original", vernis "Marine n°1", vernis parquets,
        huiles diverses... Le tonkinois était autrefois phénolique, mais il ne l'est plus. La
        formulation ayant changé, il est difficile de savoir où l'on en est. Je l'ai utilisé de
        nombreuses années, en version "original" puis "Marine n°1",
        appréciant sa fluidité, sa souplesse, sa brillance et sa résistance (même chimique: il
        résiste à la soude !), mais des changements de siccatif font qu'il est aujourd'hui
        conseillé de poncer entre chaque couche, à défaut l'adhésion intercouche est mauvaise
        ou nulle !
 - Epifanes: le plus connu de la célèbre marque hollandaise et peut-être le meilleur est
        le Clear Varnish: huile de bois tung, résine alkyde-phénolique modifiée, filtres UV,
        ultra brillant.
 Tous ces vernis séchant lentement, l'intervalle de surcouchage est de 1 à 2 jours, et il
        faut compter 4 à 9 couches. Les vernis Polyurethanes monocomposants utilisent une résine
        polyuréthane pour durcir à l'aide de l'humidité de l'air ambiant et du bois. Il
        sèchent donc le bois en surface. Plus modernes, ils sont aussi brillants, durables et
        résistants au UV, et plus faciles d'utilisation car ils sèchent un peu plus vite: on
        peut passer deux couches par jour, et il en faut 3 au minimum. Par contre sur une longue
        durée ils risquent de devenir trop rigides et craqueler sur une coque souple. En
        construction bois traditionnelle, le PU n'est pas recommandé, le vernis marin à l'huile
        est bien le meilleur. Enfin le PU bicomposant, qu'on utilise sur les bateaux bois-époxy,
        est le plus dur et résistant aux UV de tous (c'est le vernis des carosseries
        automobiles), mais ne convient qu'aux constructions modernes et rigides (bois stratifié
        ou contreplaqué), et surtout pas aux constructions traditionnelles souples.
 6- Vous voulez remettre à neuf un vieux canoë
        acajou. Si aucune pièce de bois n'est pourrie ou fendue, quelle chance est
        la vôtre ! En effet l'acajou n'est pas imputrescible dans l'eau douce, et les bateaux
        très utilisés et mal entretenus ont pourri autour de la quille ou au bouchain (partie la
        plus arrondie de la coque). A l'inverse ceux qui sont restés dans un grenier et qui ont
        eu trop chaud ont fendu!
 Si l'état général est bon, (vérifiez qu'aucune pièce de bois n'est mangée par les
        vers, qu'il n'y a pas de jour trop large entre les lattes...) il vous suffira de procéder
        à un décapage soigneux puis à tout revernir.
 
 Pour garder la patine il faut éviter de décaper par ponçage, le grattage arrachera des
        fibres de bois et sera trop complexe à  l'intérieur, préférez le décapage
        chimique avec une brosse nylon et des rinçages copieux. Pour cette opération, deux
        familles de produits existent:
 - La soude et les produits à base de soude, dont le fameux "dilunett", de chez
        DURIEU (la marque qui fait aussi le rustol, le textrol, etc...) que l'on trouve dans tous
        les magasins de bricolage, et qui est un des plus employés dans le nautisme. Le dilunett,
        ne décolle pas le vieux vernis mais se mêle aux couches de peinture ou de vernis, les
        épaissit et les rend solubles à l'eau, et il ne s'évapore pas. Après 1/4h à une heure
        il n'y a plus qu'à enlever le plus gros à la spatule et brosser en rinçant, çà mousse
        et tout part, en deux fois au maximum, et les cuivres sont aussi bien décapés au
        passage. Seul défaut: la soude ayant tendance à noircir le bois, et comme il peut rester
        du décapant dans les interstices, il faut ensuite neutraliser (net-trol, du même
        fabricant, c'est de l'acide oxalique en gel), ce qui redonne au bois sa teinte originelle
        (ainsi que dans les parties grisées) et encore rincer copieusement en brossant: s'il
        reste de l'acide, le vernis ultérieur peut avoir du mal à sécher, dans ce cas rincer à
        l'eau de javel puis à nouveau à l'eau pure). Attention toutefois à l'eau: après un
        premier décapage, le bois n'est plus protégé et il boit l'eau sans retenue. Il risque
        alors de gonfler éxagérément, ce qui force sur les rivets et les membrures en
        comprimant les virures de bordé. Avant un deuxième décapage si il reste des traces, il
        vaut mieux laisser sécher une semaine, ou supprimer les dernières traces par grattage.
        Attention également, le vernis "tonkinois" est insensible à la soude. La soude
        attaque l'aluminium, et donc certains rivets et joncs ou autres ferrures: à bien examiner
        avant.
 - La plupart des autres décapants du commerce, à base de produits très volatils (et à
        ne pas respirer !) comme le chlorure de méthylène décollent le vernis ou la peinture,
        et il faut ensuite enlever les couches décollées à la spatule, puis gratter si besoin.
        Il est donc plus difficile d'enlever le vernis entre les membrures, mais on peut utiliser
        de la laine d'acier n°2 (grandes surfaces de bricolage) pour cela. Par contre ces
        décapants ne noircissent pas le bois, et les meilleurs viennent à bout du tonkinois. Les
        décapants volatils présentent l'avantage par rapport aux décapants en gel de ne pas
        ajouter de matière à enlever.
 Votre bateau avait peut-être du mastic dans les joints entre les lattes:
        on utilisait beaucoup du mastic à l'huile de lin, genre mastic vitrié dilué. En
        général ce mastic est sec et fendu, il faut donc l'enlever. Vous pouvez le remplacer par
        le même genre de mastic couleur acajou, ou mieux du mastic d'étanchéité sunthétique
        couleur bois, qui restera souple longtemps et constituera un excellent calfatage des
        joints un peu ouverts. Le MS Polymer présente une bien meilleure adhérence sur tous les
        matériaux, dont le bois, que le polyurethane, c'est donc ce que l'on utilisera de
        préférence. Le bois doit être bien propre et sec avant application. Attention:
        n'utilisez surtout pas de silicone, vous ne pourriez plus revernir. Exemples de mastics: - Polyurethane: sikaflex marine 291 dans les magasins d'accastillage ou Pro 11 FC dans les
        magasins de bricolage-matériaux
 - MS Polymer: Bostik (MS107 ou Simson 007)
 
 Reste ensuite à revernir, après un ponçage très léger au papier fin (>240), avec
        un vernis marin traditionnel à l'huile (évitez le polyuréthane, ç'est un peu trop
        rigide à la longue pour ces constructions traditionnelles où le bois gonfle et se
        rétracte): 1ère couche très diluée, ou traitement fongicide, puis couches suivantes
        suivant le système utilisé (voir les notices: certains vernis doivent être très
        dilués, d'autres non).
 Attention à l'humidité du bois: vernir un bois trop sec conduira à des
        problèmes lorsque le canoë sera à l'eau: le bois gonflant chassera le vernis des
        joints. Vernir un bois trop humide conduira à une mauvaise adhésion du vernis, et à
        l'inverse des craquellements de joints au séchage (un vernis est toujours un peu poreux
        à la vapeur d'eau). Votre bateau ayant été abondamment humidifié lors du décapage,
        attendez quelques semaines avant de vernir, il doit avoir l'humidité d'une menuiserie
        extérieure, celle à laquelle il a été utilisé lors de la construction du canoë (12%
        en moyenne), celle à laquelle il est suceptible de rester lors de son stockage. 7- Faut-il - peut-on - stratifier à l'epoxy un
        canoë tout bois ? Si le bateau prend l'eau, il y a de multiples raisons
        possibles, et la solution est au cas par cas. Souvent dans ces bateaux traditionnels, lors de la mise à l'eau le bois doit gonfler
        un peu au niveau des petites fuites pour avoir une étanchéité satisfaisante. Cela dit,
        c'est un lieu commun pas toujours exact: un bateau en bon état, bien jointoyé et bien
        vernis ne prend pas l'eau, ou pas plus qu'un verre d'eau. Et trop de gonflement peut faire
        trop gonfler les virures (lattes longitudinales de la coque) et provoquer des cloques et
        des fissures, ou des décollements entre virures et membrures, forçant sur les rivets en
        arrachement et pouvant fissurer les membrures. Le vernis est là aussi pour limiter
        l'imprégnation d'eau et ces gonflements excessifs qui finissent par ouvrir les joints. Si les joints entre virures sont desserrés au niveau des feuillures (joints à mi-bois
        entre virures), et si le bois est sain, il faut les resserrer en re-rivetant les clous
        existants ou avec de nouveaux clous. On peut aussi jointoyer (au delà de 0,5mm de largeur
        de joint, en dessous c'est inutile le vernis suffira) avec du mastic vitrier un peu
        assoupli à l'huile de lin, ou mieux avec du mastic-colle synthétique marron (voir #6),
        qui reste souple longtemps.  La stratification d'un tout bois est généralement déconseillée: cela alourdit le
        bateau, et la stratification externe ne suffit pas à bloquer la dilatation du bois, qui
        s'humidifie par l'intérieur ou au contraire sèche, suivant les conditions de stockage.
        Le bois, souvent un feuillu massif et épais (6-7mm, acajou ou Pin d'Oregon) impose sa
        dilatation, il y a alors des décollements de strate qui se produisent au niveau des
        joints. Dans le cas de l'acajou, la rétention d'eau peut même provoquer de la
        pourriture. Pour les canoës bois-entoilés, c'est différent car le bordé est deux fois
        plus fin (3mm) et tendre (résineux léger), une stratification peut effectivement bloquer
        les dilatations. Même chose, en pire, pour la simple imprégnation époxy, à moins d'en
        tartiner exagérément extérieurement et intérieurement, mais alors le bateau ne prends
        pas 5 mais 10 kg ! De plus l'application d'époxy est irréversible.  Ceci dit l'époxy se justifie dans des cas bien particuliers: si une pièce de
        bois est pourrie ou fendue, on peut l'imprégner ou respectivement la recoller à l'époxy
        (respectivement résine et colle). Un bateau complètement pourri peut aussi être
        "sauvé" par une stratification, si les seules alternatives sont la
        déchèterie, le feu ou la jardinière, même si cela finit de faire pourir le bois. Si la
        pièce d'étrave est fêlée et non cassée, elle peut être recollée à l'époxy. Il est
        ainsi souvent préférable de traiter localement à l'époxy (collage ou imprégnations)
        pour redonner de la cohésion à une pièce abîmée difficile à changer (ex étrave
        interne) pourrie ou fendue. Dans les cas où il faut laisser libre la dilatation du bois,
        on préfèrera le mastic-colle marron, le même que pour le jointoyage, moins résistant
        que l'époxy mais souple.  Pour conclure, une bonne restauration consiste en général a effectuer un décapage,
        réparer ou remplacer les pièces de bois cassées, jointoyer, puis revernir au vernis à
        l'huile, le résultat sera beau, durable et étanche pour quelques années, ce qui vaut
        bien les efforts consentis !  NB: Le chauvière présenté dans la galerie du patrimoine a été stratifié à La
        Canoterie. Il ne s'agit pas d'une restauration hérétique mais d'une transformation,
        demandée par le client: en effet après décapage, et collage et rerivetage des virures
        cassées, fendues ou cloquées, une stratification externe a été réalisée. Ensuite,
        toutes les membrures ont été retirées, l'intérieur poncé, puis stratifié
        comme pour un canoë moderne en petites lattes stratifiées, la cohésion pendant ce
        travail étant réalisée par la strate externe. Il va de soit que les pontets et
        longerons avaient été retirés, puis qu'ils ont été remis en place après la
        stratification interne, avec des petits rectangles de bois de 5 mm écartant les plats
        bords de la coque (en remplacement des membrures). Ce travail est donc parfaitement
        cohérent avec ce qui est expliqué plus haut, car ici la coque devient vraiment une coque
        bois-époxy, un sandwich composite étanche, rigide et léger. Cela dit je ne conseille à
        personne de le faire, c'est un travail de fou (surtout l'enlèvement des membrures !) Pour
        la petite histoire, c'est comme cela que le procédé dit "petites lattes
        stratifiées" a été inventé dans les années 70 en amérique, des compétiteurs
        imaginatifs essayant de remplacer leurs membrures de canoës par une strate interne,
        l'extérieur étant déjà stratifié. Le résultat était plus léger et plus rigide ! |