| Architecture du
        canoëQuelques définitions....
 Le dessin ci-dessus présente un classique Plan des formes
        de la carène d'un canoë. On y retrouve toujours une vue de profil, avec des coupes de
        section longitudinales, une vue en plan de dessus avec souvent des coupes de section
        horizontales (lignes d'eau), et enfin une vue de face avec des coupes de section
        transversales (les couples). La vue de profil révèle le livet et  la ligne de
        quille, dont on visualise la courbure: le giron.. On le mesure à une certaine
        distance du milieu du bateau, ici 80% de la demi longueur. Un giron faible révèle une
        ligne de quille tendue, donnant un bateau rapide et directeur, alors qu'un giron important
        (Diabolo, Prospector) révèle une quille très bananée, gage d'une grande maniabilité
        et agilité. La vue de face révèle les couples du bateau et notamment le maître
        couple, celui du centre, et la forme du fond, du bouchain et des flancs. Un fond plat est peu rigide et donne un bateau porteur, stable
        sur eau plate et avec un faible tirant d'eau, mais lent et  instable en eau vive: il
        se fait ballotter par les vagues. Un fond rond est en général gage de rapidité mais
        d'instabilité sur eau plate, Le fond légèrement bombé des bons canoës est un
        compromis entre le bon comportement dans les vagues, la stabilité initiale et une bonne
        rigidité de forme. Le bouchain relie le fond au flanc, sa courbure influence aussi
        le comportement en eau vive: un bouchain très marqué, (rayon de courbure faible), donne
        de la stabilité mais est un piège dans les vagues, car un courant transverse entraîne
        un effet "croche patte" qui retourne le bateau. Sur les modèles présentés il
        est assez doux. Enfin les flancs peuvent être verticaux, évasés (s'écartant)
        ou frégatés (rentrant vers l'intérieur.) Un bon canoë a souvent le flanc frégaté au milieu 5 à 10°), afin
        de réduire la largeur au liston pour faciliter le pagayage, cela donne de plus une bonne
        rigidité de forme, grâce à la courbure de la surface. Des flancs verticaux ou évasés repoussent mieux les vagues et
        donnent, du fait d'une largeur élevée au liston, plus de stabilité "ultime",
        quand le bateau est très fortement gîté. Sur les canoës on les retrouve parfois vers
        l'étrave, suivant le dessin de celle-ci. Le dessin des étraves n'influe pas que sur l'aspect visuel: sa
        hauteur détermine comment le bateau repousse les projections d'eau, mais aussi subit
        l'effet du vent. Les étraves hautes du Diabolo ou du Prospector vous garderont plus au
        sec en eau vive, mais sur plan d'eau dégagé et venté il faudra ruser avec le vent! Leur
        forme est relativement verticale avec un retour modéré, proche des modèles classiques
        canadiens d'eau vive, comme d'ailleurs les ricochets 4.10 et Maxi, et assure une bonne
        continuité des flancs. Les étraves revenant fortement en arrière, du style des canoës
        micmac ou ojibwa cree, sont plutôt destinées aux plans d'eau dégagés et limitent la
        prise au vent, alors que les étraves verticales ou "s'avançant", liées à un
        flanc évasé, ont une ligne moins classique mais repoussent mieux les vagues, on les
        retrouve sur les bateaux de descente de compétition. Le bas de l'étrave, parfois appelé
        brion, est sur les canoës classiques assez arrondi pour éviter de buter sur les
        obstacles mais plutôt passer au dessus. Les pinces d'étrave, c'est l'angle où se rejoignent les plats-bords. On y loge
        en général les pontets, qui servent à la fois à protéger l'avant du bateau, à
        porter, mais aussi et surtout à relier rigidement les deux cotés du bateau (et
        accessoirement à faire joli). |