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Historique des Chantiers Seyler
Merci encore à Mr Eric
LANCELOT de nous avoir envoyé ce texte, extrait de la revue "l'Aviron" n°609
de Mars 2000,
et Merci à Michel Seyler son auteur de nous avoir permis et encouragé à le retranscrire
ici.
Les SEYLER, trois générations de constructeurs du
canotage
En fait, c'est une histoire de famille racontée par Michel Seyler,
le quatrième de la génération des Seyler, chimiste de profession, mais oh combien
passionné par l'aviron.
Michel possède deux bateaux classés "patrimoine": un As et un Canoë Canadien.
L'As remporta du reste le concours patrimoine de la FFSA en septembre dernier sur les
bords de la MArne. Avec les Seyler, la tradition perdure...
Georges Jean Seyler, charpentier, s'installe vers 1860
à Courbevoie, quai National, à l'angle de la rue Adelaïde près du pont. Constructeur
d'embarcations de plaisance, il fait du gardiennage à sec et sur l'eau ainsi que de la
location. Il possède également un débit de boisson tenu par son épouse et loue des
chambres meublées. Il reçoit récompenses et médailles lors de l'exposition de 1889
ainsi que le grand prix de Paris en 1910.
Il a sept enfants: Charles (mort très jeune), Marie qui, demeurée célibataire, s'occupe
des affaires de la maison, puis cinq garçons: Georges, Ernest (né en 1866), Eugène,
Émile et Henri qui suivront ses traces.
Amateurs de voile, ils sont membres du cercle de voile d'Asnières où ils participent,
notamment sur un bateau de type "océan", à de nombreuses régates entre 1885
et 1897. Leurs voiliers ont pour nom: Colibri, Lucifer, Rose.
Vers 1895, le canotage en Basse-Seine ne semble plus offrir de débouchés pour de
nouveaux constructeurs. Aussi ses trois fils aînés, Georges, Ernest et Eugène,
décident chacun leur tour de s'implanter sur la Marne entre Le Perreux et Joinville où
l'activité se développe.
Georges Seyler père, décède vers 1915-1920 (?) Son épouse continuera la construction
avec l'aide de ses deux plus jeunes fils, Émile et Henri demeurés à Courbevoie, signant
les bateaux du nom de "Veuve Seyler".
L'ainé des fils, Georges, s'installe en 1897 au Perreux
sur MArne (1 quai de l'Artois), au pied du viaduc de Nogent. Il signe ses bateaux
"Georges Seyler Aîné". Ambitieux et énergique, son
entreprise est florissante jusque vers 1960. Il construit Yoles, skiffs, canoës français
et canadiens, voiliers, canots à moteurs, hors bord et runabout et expose régulièrement
au salon nautique de Paris. A noter qu'en 1904, la première course de canot automobile
organisée par l'international Sporting Club de Monaco fut remportée sur une coque Seyler
du nom du "Trèfle à quatre" (moteur Richard Brasier). Dans les années
1925-1930, il possède un magasin d'exposition à Nice. Sur la Marne, vers 1920, il
accoste trois confortables bateaux automobiles de 10-12 m avec lesquels il offre aux
"touristes" des circuits de promenades autour des îles entre Le Perreux et
Joinville.
Il épouse Joséphine qui lui donne une fille, Georgette, née en 1898, qui demeura
célibataire.
A la mort de son père, vers 1940, Georgette continue les affaires avec l'aide de son chef
d'atelier Monsieur Devillié. Dans les années 1960, les affaires ne sont plus aussi
bonnes, leurs bateaux tout bois ne résistent pas à la concurrence des coques plastiques.
En 1965, Georgette décède et l'entreprise disparaît.
En 1900, Le second Fils, Ernest, suit son frère au Perreux, au
pied du pont de bry (5 quai de champagne) dans une maison précédemment occupée
par un autre constructeur: Marcel Despalin. Cette maison, désignée comme "Chef
d'oeuvre en péril" par Michel Riousset dans son remarquable livre racontant les
bords de Marne, a été admirablement restaurée par la municipalité du Perreux.
Il y construit des yoles, canoës français et canadiens, norvégienne, funny et fait
également de la location. Il épouse Nathalie et a deux fils: Georges (1898) et André
(1905) qui tous deux seront également constructeurs de bateaux. Il signe ses bateaux
"Ernest Seyler et ses Fils". L'établissement s'appelle "A
la flottille du Perreux".
En 1912, il achète un terrain de 1200 m, aujourd'hui transformé en jardin public, où il
fait bâtir un grand garage pouvant abriter 56 bateaux, surmonté de 12 chambres avec
balcons pour loger les canotiers durant les week-end et vacances.
Il réalise avec l'aide de ses fils l'ensemble des équipements pour location de bateaux
et la baignade: pontons, petit bain avec fond en plancher, plongeoirs, 40 cabines de bain,
vestiaires, atelier de réparation, bureau, bar et terrasse, garage à vélos. A la mort
d'Ernest Seyler en 1947, son fils Georges poursuit la location, la
baignade ainsi que la construction et la réparation sous le nom de "Georges
Seyler Jeune".
Ce lieu de Villégiature et de baignade "chez Seyler" ainsi dénommé, a eu un
grand succès entre 1922 et 1955. Mais l'évolution des loisirs, la pollution de la Marne
et l'engouement pour la voiture eurent raisin de cette entreprise. La baignade cessa en
1958 et la location dura jusqu'en 1966. André Seyler, le second fils d'Ernest
continuera la construction jusqu'en 1956, signant ses bateaux du nom d'"A.
Seyler" sur un trèfle à quatre feuilles.
Eugène, le troisième fils de Georges Seyler, quitte Courbevoie en 1902
pour s'installer à Joinville au 15 quai de la Marne où, lui aussi, perpétue l'activité
familiale. Il épouse Marie Elie, fille d'un concurrent constructeur -
loueur à Joinville. Vers 1910, il déménage pour Lagny-sur-Marne. En 1937, il cesse
toute activité pour se retirer à Verneuil dans l'Oise.
Durant presque un siècle, entre 1860 et 1950, il y eut huit constructeurs de bateaux du
nom de Seyler:
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